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Mon premier 7000 en vélo
4 juillet 2007

Pourquoi ce blog sur le vélo ?

L'objectif fixé de faire 7000m dans la journée s'est concrétisé le 27 juillet 2010.


J’ai construit progressivement une pratique cycliste particulière et solitaire et je pense avoir acquis ainsi une expérience à partager. J’ai un goût prononcé pour les longues et multiples ascensions solitaires. L’an dernier 6500 mètres de dénivelé dans la journée dans les Pyrénées, j’en parlerai dans un autre article. Je projetai pour cette année, là maintenant en ce début juillet, 7000 mètres dans la journée : départ de Luz Saint-Sauveur jusqu’à Luchon pour monter à Super-Bagnère puis retour, soit Tourmalet, Aspin, Peyresourde des 2 côtés plus les 1200 mètres de dénivelé pour la station de ski. Mais vu les conditions météo…je crains de devoir remettre ce projet à l‘année prochaine…en août les journées seront trop courtes pour une telle entreprise.

Je voulais ouvrir ce blog à mon retour après cette expérience. Le Tour de France approche et l’occasion de parler vélo, dopage , entraînement, alimentation…va se présenter tous les jours et puisque le temps dans mon Poitou natal et de résidence ne se prête guère aux longues sorties cyclistes, j’ai décidé de franchir le pas.

Bientôt le Tour, on va parler vélo, dopage…

Ce matin sur une radio un auditeur parle du Tour, de l’inévitable dopage et des non moins inévitables lieux communs sur les efforts cyclistes en montagne : sans dopage comment voulez-vous monter un col, à fortiori plusieurs et recommencer les jours suivants ! Heureusement il est lui-même cycliste, a fait plusieurs fois l’étape du Tour pour les 7500 premiers inscrits qui inondent la route d’une étape du Tour pendant une journée de repos des coureurs. Cette année elle se déroulera dans les Pyrénées. Alors notre auditeur explique qu’il n’est nullement nécessaire de se doper pour faire une étape de montagne du Tour. Bien sûr ! Mais pas à la même allure et tout le problème du dopage est là et non pas comme on l’entend trop souvent en raison de la longueur, de la difficulté et de la répétition des étapes. Puis il dira que sans le dopage les coureurs rouleraient trop lentement et que les spectateurs déserteraient les routes de montagne. Mais là je ne suis pas du tout d’accord et persuadé du contraire. Voici pourquoi.

1967 : Le Tour des amphétamines

En 1967 je débutais en vélo et étais allé voir passer le Tour au sommet du Galibier. Il se disputait par équipes nationales et Poulidor, grandissime favori, s’était fait piéger dans les premières étapes et était devenu l’équipier de luxe de Pingeon qui portait le maillot jaune. Il est attaqué par Gimondi qui le devance de plusieurs minutes au sommet du Galibier. Pingeon passera livide, remorqué par Poupou tout souriant et qui semble à l’entraînement. Ce sera le seul coureur ayant un visage détendu au sommet de ce col légendaire. Tous les autres ont des visages presque effrayants. Je suis impressionné par la vitesse des coureurs, y compris les derniers, qui passent par petits groupes avec de véritables masques à la place du visage. C’est le Tour des amphétamines. Cela n’échappera pas aux organisateurs et aux responsables des milieux cyclistes. Après ce Tour la chasse aux amphétamines sera lancée, des mesures draconiennes sont prises.

1968 : Un Tour sans dopage ?

Un an plus tard le Tour 1968 se déroulera sans dopage apparent, peut-être le seul Tour moderne sans dopage. Je suis dans le Tourmalet pour le passage du Tour. Malgré le vent très fortement favorable les coureurs montent beaucoup plus lentement. Anquetil, qui est suiveur, dénoncera les mesures prises et qui font que les coureurs ne montent plus le Tourmalet qu’à 15 à l’heure. Mais les visages sont sympathiques, les coureurs regardent la foule alors que dans le Galibier j’avais vu passer des zombies.

Je suis à 1 kilomètre du sommet avec quelques cyclistes dont un pro avec lesquels j’avais partagé les derniers kilomètres de montée. Le dernier coureur arrive : c’est Stablinski le fidèle équipier d’Anquetil. Il monte lentement, suivi par la voiture balai. Rien à voir avec 1967 dans le Galibier mais le spectacle est bien meilleur et le partage du public avec les coureurs est beaucoup plus réel et humain. Dans le Galibier j’avais l’impression qu’une cloison étanche séparait les coureurs des spectateurs, sauf avec Poupou, le seul qui communiquait par son sourire avec le public. Je comprenais ainsi sa popularité.

Une fois la voiture balai passée le pro nous invite à enfourcher nos vélos et à suivre avant que la foule n’envahisse la route. Nous suivons tous sans peine jusqu’au sommet alors que j’aurais été bien incapable de suivre le dernier dans le Galibier. Je vais ainsi faire toute la descente jusqu’à Bagnère de Bigorre sur une route encore fermée à la circulation. Une occasion unique ! Je descends pourtant beaucoup moins vite que les coureurs mais l’un d’entre eux a chuté et la gendarmerie attend le passage de l’ambulance pour ouvrir la route.

Tout cela pour dire que le Tour n’a rien à craindre pour sa popularité s’il parvenait à mettre fin au dopage, bien au contraire. En transformant les coureurs en martiens le dopage a déshumanisé le Tour. Il peut rouler moins vite sans crainte pour sa réputation et sa fréquentation, bien au contraire.

Un sport par contre qui a beaucoup à redouter de la fin du dopage, si cela arrivait, est le football, car des matchs trop lents deviennent rapidement insipides alors qu’un coureur montant le Tourmalet à moins de 20 à l’heure avec le sourire c’est parfait.

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Commentaires
B
Tout à fait Michel! Le dopage est vieux comme le monde et présent dans toutes les activités humaines. C'est bien ce qui pose problème et j'essaierai d'analyser cela dans quelques temps. Le cyclisme est montré du doigt et même un peu plus mais aux JO d'Athènes 2 grands favoris grecs du 100 mètres, homme et femme, ont soudain disparu sans laisser de trace à la seconde où on a voulu les contrôler ! Etc Mais pourquoi on parle plus du dopage dans le vélo que dans les autres sports ? Telle est la question.<br /> A la coupe du monde 98 à Paris Ronaldo a quand même failli mourir d'étrange façon quelques heures avant la finale contre la France ! Mais chut! Il avait un problème avec sa petite amie (dixit son entraineur) !!!
V
Bonjour,et bravo pour votre projet des 7000 !<br /> C'est vrai que cette année la météo ne se prète pas pour de grandes balades cyclistes sur les plus beaux cols de France, perso je n'aime pas trop les températures caniculaires,mais c'est quand même mieux que la pluie,la brume et le froid ..<br /> Je suis entièrement d'accord avec vous,pour votre point de vue sur le dopage,mais malheureusement,c'est un fléau,qui est très,très difficile à enrayer, car de tous temps, l'être humain a cherché à améliorer ses performances physiques en ayant recours à toutes sortes de substances ..<br /> Après la période amphétamines,il y eu la grande époque des hormones,des corticoïdes,anabolisants,cortisone(dont notre champion Français Thévenet a avoué en 1980,en avoir utilisé pour gagner son tour en 1977), et maintenant E.P.O et transfusion, et par la suite certainement d'autres méthodes qui apparaitront ..<br /> Je vous souhaite une bonne continuation,pour la réalisation de votre blog,et dans vos projets de belles balades à vélo ..<br /> Cordialement , Michel
T
Allez Poupou .-) Allez Bernard :-)
Mon premier 7000 en vélo
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