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Mon premier 7000 en vélo
24 avril 2008

Entorse de la cheville : les conséquences à long terme



 

Qui s’est pas fait une ou plusieurs entorses quand il était jeune ? Je pense que ma dernière entorse remonte à plus de 50 ans, sur la cheville gauche. Ses conséquences ont-elles été totalement résorbées ? Pas sûr et je ne suis sans doute pas le seul. Voici mon expérience à ce sujet.

 

Je ne ressens aucune douleur ni même la moindre gêne dans cette cheville mais elle manifeste une certaine faiblesse quand je la compare à la droite. Même en pédalant en souplesse elle se dérobe un peu en pliant sous la pression. Elle plie vers l’extérieur, or justement, une entorse apparaît quand le pied plie complètement vers l’extérieur. Il y a donc bien là la manifestation d’une certaine laxité dans la cheville. Cette laxité réduit évidemment sensiblement l’efficacité de la poussée sur la jambe gauche, que ce soit en marchant ou en pédalant.

 

Plus encore, sur mon VTT où les chaussures ne sont pas fixés par des cales-pédales, le talon gauche vient parfois toucher la patte du cadre qui fixe la roue arrière. Cela fait au moins 10 ans que j’avais fait cette observation pour la première fois et c’était toujours d’actualité quand j’ai repris mon VTT en avril 2008 après ma fracture du col du fémur. J’avais pu observer, tout en pédalant, que le pied gauche avait tendance à s’appuyer uniquement sur le bord externe et que la poussée sur la pédale entraînait une rotation du talon vers l’intérieur.

 

Ce problème n’était pas nouveau car même sur mon vélo de route où les pieds paraissent fixés, j’avais des problèmes. Il faut avoir conscience que si une chaussure cycliste à semelle rigide fixée sur un cale-pédale peut pivoter de gauche à droite (pour au moins déchausser), aucun mouvement qui décollerait seulement un côté de la semelle n’est possible. Mais cela n’empêchait pas mon pied de tourner à l’intérieur de la chaussure pour s’appuyer sur son bord externe. Il arrivait même aussi que la chaussure vienne frotter contre le cadre.

 

Ce ne sont pas ces frottements qui m’avaient alerté en premier mais des douleurs dans le genou. Dès 1974, en raison d’un entraînement intensif en prévision de la traversée des Pyrénées (Hendaye-Cerbère en 54 heures tout compris), j’avais ressenti des douleurs qui m’avait conduit à découper des bouts de semelle pour les placer sous le bord interne du pied afin de le relever. Je pensais ainsi, à l’époque, que cela allait permettre de rééquilibrer en replaçant le bord interne du pied au contact de la semelle. L’effet n’était peut-être pas nul mais ne résolvait pas le problème : la cheville continuait de plier sous l’effort et le pied de s’appuyer sur son bord externe même posé sur un bout de semelle. J’ai même parfois eu l’impression que ça aggravait le problème que je n’analysais pas comme aujourd’hui à l’époque.

 

Une grosse tendinite au genou

 

Aussi, pendant des années, j’ai promené des bouts de semelle dans tous les coins de ma chaussure pour essayer de résoudre le problème. Kinés et ostéopathes n’ont pas fait mieux car ils soignaient le genou qui au départ n’avait probablement rien. En intensifiant ma pratique cycliste j’en suis arrivé à provoquer une très grosse tendinite sur la face interne du genou gauche. Quand la crise a éclaté en juin 1999 j’ai fait 30 km pour trouver un kiné immédiatement disponible. Après avoir examiné rapidement le genou il me dit qu’il ne peut rien faire ! Un autre me fera des massages qui n’auront aucun effet. Il me dit que l’inflammation est si importante qu’elle s’auto-entretient …C’est à un point tel que je devais descendre les escaliers en arrière et que l’inflammation s’aggravait quelle que soit la position de repos adoptée, couché ou assis. J’utilise de la glace et de la gaulthérie, l’huile des massages sportifs, mais sans résultat. Je me demandais comment j’allais m’en sortir.

 

Je consulte un médecin-acupuncteur qui vérifie qu’il n’y a pas d’arthrose, puis me fait plusieurs séances d’acupuncture sur lesquelles je compte beaucoup mais qui seront sans effet ici. Un ostéopathe me dit que tout est bien en ligne mais ne verra pas le problème de la cheville. Je vais aussi voir un podologue qui lui, contrairement aux autres, ne s’occupera pas du genou. Il voit bien la manifestation du problème au niveau de la plante du pied qui ne s’appuie pas correctement au sol mais ne verra pas non plus le problème de la cheville, ce n’est pas son truc. Encore que ? Il était avec son successeur qui allait prendre son affaire et lui a dit à voix basse « il a… » mais il a chuchoté et je n’ai pas eu le droit de savoir ce que j’avais ! Une faiblesse dans la cheville, oui, c’est bien possible qu’il l’ai vu mais ça ne se corrige pas avec une semelle plantaire qu’il m’a évidemment proposé et que j’ai acheté…J’en espérai beaucoup mais en fait le pied tournait par dessus la semelle qui ne servait à rien dans ce cas.

 

Un peu désespéré, je vais voir un autre médecin qui me fera par multipuncture des injections d’un anti-inflammatoire modéré (pas de cortisone) sur la face interne du genou. Il ne verra pas davantage le problème de la cheville. Pendant ce temps, le vélo reste évidemment au garage. En plus c’est mon vélo tout neuf que j’avais commandé sur mesure en mai et que je ne peux même pas essayer ! Mais la tentation sera trop forte, alors je vais pédaler avec une seule jambe, l’autre restant pendante. Pas question de la poser sur la pédale. Et je vais faire ainsi 15 à 20 km par jour, même dans de petites montées ! Tout le monde me dit que c’est le meilleur moyen d’attraper une tendinite de l’autre côté, mais non, tout ira bien. Avec ce régime, la cuisse droite augmente de volume pendant que la gauche fond comme neige au soleil ! Curieusement, le Tour de France 1999 sera celui des tendinites : beaucoup de coureurs abandonneront pour cette raison malgré la cortisone. Il y a eu l’année des méduses, mais 1999 aura été celle des tendinites au genou chez les cyclistes !

 

Je tente alors ma chance chez un autre kiné qui me fera un traitement électrique. Amélioration très nette dès la première séance. En 5 séances je peux reprendre des activités à peu près normales mais le problème n’est pas résolu pour autant. Je cherche la cause et retourne le problème dans tous les sens. Je vais trouver une réponse partielle en agissant latéralement au niveau du genou à chaque coup de pédale : je n’ai pas encore conscience du problème à la cheville mais j’ai observé que le genou gauche se déplaçait latéralement vers l’extérieur quand j’appuyais sur la pédale ou en marchant. Aussi, je m’efforce de le ramener vers l’intérieur et de l’y maintenir. Quand une douleur revenait au cours d’une sortie cycliste j’appliquais aussitôt ce mouvement et je pouvais, tout en continuant à pédaler, la résorber. Cela ne résout pas le problème de fond mais permet au moins de vivre. Je comprends bien aujourd’hui pourquoi une action sur la plante du pied n’avait guère d’effets : il n’y avait pas de transmission au genou en raison de la laxité de la cheville. Il fallait donc agir directement au niveau du genou. C’est efficace, du moins en vélo car en marchant la correction est beaucoup plus difficile à réaliser. Je vais donc limiter les promenades à pied pour soigner mon genou sur le vélo !

 

Un bon coup de pouce !

 

 En avril 2008 je vais voir une personne qui sait remettre en place les fibres musculaires et les nerfs quand ceux-ci ont été déplacés. Elle m’avait déjà remis en place le nerf sciatique dans le mollet gauche. C’est une manœuvre vraiment très douloureuse sur le moment. Je lui parle de ma cheville : une observation faite au toucher lui montre que 2 fibres se chevauchent et qu’il s’agit très certainement des séquelles d’une vieille entorse. En poussant avec les pouces cette personne va faire rouler les fibres pour les remettre en ligne en faisant passer l’une par dessus l’autre celles qui se chevauchent. Il suffira de quelques minutes et d’un bon doigté. Cela fait 2 semaines quand j’écris ces lignes et je constate déjà que mon talon ne touche plus la patte du cadre de mon VTT : le dimanche 20 avril j’ai fait 2000 mètres de dénivelé en fortes montées avec cet engin et cela ne s’est jamais produit. Je constate que le pied reste mieux en ligne sur la pédale. Il est encore trop tôt pour considérer le problème comme résolu mais j’ai espoir…

 

Il faut savoir que tout déséquilibre musculo-squelettique en un point du corps va se répercuter en chaîne comme avec des dominos. D’ailleurs mon thérapeute trouve aussi des déplacements de fibres sur la face interne du genou, là où j’avais ma tendinite. Cette personne me raconte qu’elle a eu récemment le cas d’un homme condamné au fauteuil roulant par son médecin : il souffrait d’une sciatique inflammatoire extrêmement douloureuse qui lui interdisait pratiquement de poser le pied par terre. Son nerf sciatique est déplacé le long de son passage dans la cuisse. Une fois remis en place (ce qui a dû être très douloureux sur le moment) et l’inflammation apaisée, il était sur pied et c’est ainsi qu’il est allé rendre visite à son médecin qui n’a rien trouvé d’autre à dire que de parler d’effet placebo !!!  Ce qui serait encore plus extraordinaire si c’était vrai !

 

Les troubles musculo-squelettiques, un grave problème de santé publique

 

D’une manière générale, les troubles musculo-squelettiques coûtent très cher à tous –état, entreprises, individus, familles- et peuvent entraîner une limitation considérable de la qualité de vie. Le ministère le sait et envisage des actions préventives :

« Avec une progression d’environ 20% par an ces dix dernières années, les Troubles Musculo- Squelettiques (TMS) constituent la première cause de maladie professionnelle reconnue en France. De l’industrie aux services tous les secteurs sont touchés. En France, les ¾ des Maladies Professionnelles sont des TMS (Affections péri articulaires (68%) / Affections dues aux vibrations / Lésions chroniques du ménisque / Lombalgies).

Ce problème est donc un problème majeur tant au point de vue humain qu’au point de vue économique : en 2005, les 31000 TMS indemnisés ont engendré la perte de 6.5 millions de journées de travail et 650 millions d’€ de frais, couverts par les cotisations des entreprises. A ces coûts directs, il faut ajouter tous les coûts indirects : perte de temps, de production, d’image…

Les Troubles Musculo- Squelettiques (TMS) couvrent toutes sortes d’affections (douleurs des membres supérieurs ou inférieurs, douleurs dorsales ou du cou) dont les causes d’origine professionnelle sont extrêmement diverses. Ils peuvent, à titre d’exemple, être provoqués par des vibrations d’outils ou équipements de travail, par l’exercice de travaux répétitifs ou monotones (travail à la chaîne), par des positions pénibles au travail, par des ports de charge, etc…. mais aussi par des problèmes psychosociaux tel que le stress. Ces maux sont générateurs d’une usure professionnelle prématurée.

La lutte contre les TMS : une priorité

La prévention des TMS est une des priorités de la politique de prévention des risques professionnels développée par le ministère chargé du travail. Le plan santé travail 2005-2009 conduit à une forte mobilisation des pouvoirs publics. Cet engagement a été confirmé récemment par la conférence du 4 octobre 2007 sur les conditions de travail, conférence organisée par le ministre du travail Xavier Bertrand et rassemblant tous les partenaires (sociaux, institutionnels…) de la prévention. L’ensemble des ces acteurs est donc mobilisé, et de nombreuses actions sont programmées. Par exemple, une campagne de contrôle sur les manutentions manuelles menées par les inspecteurs du travail est actuellement en cours (oct. - nov. 2007), une campagne de communication, grand public, pluriannuelle qui démarrera en 2008, de nombreuses manifestations régionales sur le thème des TMS etc. »

 

Le drame c’est que nos thérapeutes qui ont pignon sur rue n’ont pas appris à remettre en place, ni même à dépister des chevauchements de muscles ou autres. Savent-ils remettre en place un nerf sciatique déplacé ? Deux muscles ou ligaments qui se chevauchent à la suite de mouvements ? Les médecins prescriront des antiinflammatoires et des massages (de moins en moins) mais le problème persistera.

 

Un ami souffre d’une colonne très fragile qui l’oblige à avoir des coussins spéciaux dans sa voiture. Les vertèbres ne tiennent pas. Alors, une fois pas an il fait 150km pour aller voir une femme de plus de 80 ans qui replace tout cela en douceur, ce qui lui permet de tenir malgré tout quelques temps. Il n’y a pas de rendez-vous, alors il faut arriver très tôt, à 7 heures du matin pour ne pas être trop loin dans la file, puis attendre. Attendre que la vieille dame ouvre ses volets, parfois à 11 heures du matin, pour passer à 15 heures ou à 19 heures…C’est ainsi plusieurs jours par semaine et les gens sont là qui attendent des heures. Ils souffrent alors ils acceptent. Scandaleux ? Oui, car ils sont les témoins de l’incapacité de notre médecine à résoudre leurs problèmes. Serait-il vraiment impossible que nos thérapeutes manuels patentés apprennent ces gestes qui soulagent ? Beaucoup ne demanderaient que cela et ils auraient des clients. Faudra-t-il que cette vieille dame, avant de mourir,  vienne expliquer à nos grands professeurs de rhumatologie comment elle fait ?

 

Toutes ces souffrances coûtent très cher à notre société, aux entreprises, aux individus et aux familles. Pourrons-nous encore longtemps nous payer le luxe d’entretenir une médecine qui ne guérit pas alors que ce serait possible ?

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Commentaires
C
Bonjour,<br /> <br /> Histoire vraiment intéressante mais très (trop) fréquemment rencontrée. Etant chiropracteur j'en traite tous les jours ! Je suis heureux que vous vous portiez mieux. Toutefois il y a une chose qui me chiffonne (et que j'entends beaucoup en cabinet) : l'histoire du nerf(ou ligament ou articulation) déplacé. <br /> <br /> J'aime expliquer à mes patients ce qui suit :<br /> <br /> Les nerfs sont inertes, impossible pour eux de se mouvoir seuls. Cependant ils sont soumis à des mouvements de coulissement passifs lors des differents mouvements des articulations. Parfois, en cas de traumatisme par ex, peut survenir une fibrose locale qui encapsule le nerf le privant de son coulissement normal. La conséquence est un étirements des fibres nerveuses d'où une inflammation locale (qui peut donner des douleurs à distance le long du nerf). <br /> <br /> Ce que votre praticien à fait c'est de "casser" la fibrose afin de retrouver ce mouvement de coulissement.<br /> <br /> Meme principe de fibrose concernant les ligaments après une entorse. <br /> <br /> On est loin de l'explication du "déplacement" qui avait cours au 19eme siècle. <br /> <br /> Bonne continuation.
L
Bonjour<br /> <br /> Votre article m intéresse <br /> <br /> Ayant des problèmes similaires de cheville je recherche un manipulateur de ce type sur Montpellier <br /> <br /> Merci par avance<br /> <br /> Cédric.loubat@gmail.com
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