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Mon premier 7000 en vélo
12 janvier 2008

En voiture avec une fracture du col du fémur

Fracture du Col du Fémur : Voir le récapitulatif des articles et de leurs sommaires


Une semaine après l’opération je dois aller chez un kiné comme prescrit par le chirurgien qui m’a donc aussi prescrit, chemin faisant, de monter et descendre d’une voiture, ce qui ne me paraît pas évident du tout a priori. Mais je vais découvrir d’autres problèmes et tout particulièrement l’action fort désagréable de la force centrifuge dans les virages, surtout les ronds-points. Voici le fruit de mon expérience et mes tentatives pour y remédier avec les moyens du bord.

En voiture avec la force centrifuge

Assis trop bas et trop en arrière

Compenser les carences de la médecine

Amis cyclistes attention, je ne suis pas le dernier !

En voiture avec la force centrifuge

C’est donc juste 8 jours après l’opération qu’une nouvelle expérience commence : monter dans une voiture, faire quelques kilomètres et en descendre. J’appréhende à juste titre cette expérience. Je monte à l’arrière car le siège est plus haut par rapport au sol (je ne parle pas du plancher de la voiture) et je vais pouvoir procéder comme avec le lit : une fois assis, les pieds encore au sol, je peux me hisser loin sur la banquette, avant de pivoter, le siège avant ayant été poussé pour dégager la place. J’utilise efficacement la poignée au dessus de la portière et bien entendu j’avais rajouté des coussins pour rehausser le siège. Une fois la ceinture de sécurité en place je pensais en avoir fini jusqu’à l’arrivée car je n’avais rien senti dans l’ambulance pendant mon voyage de retour, mais j’étais allongé.

Je découvre alors les effets des forces centrifuge et centripète dans les virages et ce n’est pas agréable ! En effet il y a un petit détail auquel le bien portant ne prête aucune attention : dans les virages chacun pourra observer que les genoux se déplacent de gauche à droite et de droite à gauche, entraînant des mouvements oscillants du fémur et des douleurs fort pénibles quand il est blessé. Les ronds-points sont les plus désagréables malgré la vitesse réduite mais on sait bien que plus le rayon de courbure est petit et plus la force centrifuge sera importante. Je tente alors de réduire ces déplacements en bloquant mon corps avec la poignée au dessus de la portière et l’appui séparateur central, poussant ou tirant sur ce dernier selon le sens de rotation du virage. C’est une amélioration mais je dois faire des efforts importants et synchronisés avec la route.

Une autre fois je placerai un coussin replié derrière la jambe, sous le genou, afin de donner un appui à ma jambe gauche pour résister aux forces qui s’exerce sur ce genou flottant qui se fait ballotter au gré des virages. Une semaine plus tard j’ajouterai une autre mesure très efficace : je vais remplacer l’appui sur le séparateur central par une béquille appuyée dans l’angle de la portière opposée (par exemple) ; ainsi en poussant fort sur la béquille avec mon bras gauche, en tirant sur la poignée au dessus de la portière avec ma main droite et en maintenant fermement la jambe gauche contre la banquette grâce au coussin qui fait tampon, je parviens à maintenir la hanche à peu près immobile dans les virages. Avec les longs déplacements pour profiter des bienfaits de la mil-thérapie je fais plus de 100 km par jour pendant 5 jours consécutifs et cela m’oblige et m’aide à trouver des solutions.

Assis trop bas et trop en arrière

Mais je vais constater aussi un autre problème : même à l’arrêt je souffre en voiture. Je l’ai constaté en restant longtemps assis pendant que ma femme achetait des produits à la pharmacie. J’ai préféré sortir du véhicule et attendre debout, appuyé à la portière. J’essaie d’en comprendre la raison car je ne souffre pas ainsi à la maison. La raison est que je suis assis trop bas et en arrière malgré les coussins, ce qui relève la cuisse. Ainsi l’angle formé par le bassin et la cuisse est un angle aigu alors qu’il faudrait qu’il soit au moins droit sinon obtus. Quand je comprends cela, 2 semaines après l’opération, une semaine après mes premiers voyages en voiture, j’essaie de disposer des coussins et des serviettes pour relever l’arrière du siège et créer une assise au moins horizontale. Ce sont ces expériences pénibles qui vont me faire découvrir ces 2 règles fondamentales en pareil cas :

1. une assise au moins horizontale, ou mieux, légèrement inclinée vers l’avant ;

2. une assise au moins à la hauteur du genou.

Ainsi l’angle formé par la cuisse et le bassin sera au moins droit, de préférence légèrement obtus. Je constate d’ailleurs que dans mon fauteuil de vieillard rehaussé par des coussins cet angle est bien obtus avec la cuisse orientée vers le bas et non vers le haut comme dans les sièges de voitures et beaucoup de fauteuils, y compris celui de l’hôtel de La Fracture. Ainsi je ne souffre pas.

Compenser les carences de la médecine

Bien entendu je n’avais nullement été informé de ces problèmes et des solutions à leur apporter. Ce n’est pourtant pas si compliqué au niveau des principes. La médecine laisse chacun découvrir les problèmes. Si vous souffrez, prenez des anti-douleurs, ils sont remboursés et j’en ai plusieurs boites qui retourneront à la pharmacie ! Si vous en voulez, donnez-moi votre adresse et les frais de port ! C’est plus simple de prendre 4 gélules par jour de produits nocifs fabriqués par Sanofi Aventis, l’un des plus beaux fleurons de notre industrie, que de chercher à comprendre notre dynamique humaine et d’apporter des solutions de petit bricoleur avec des serviettes et des coussins !!!

 Il ne serait ni difficile ni coûteux de réaliser au niveau national un petit feuillet à destination des fracturés du col et qui serait remis par l’hôpital avec de telles indications. La médecine ne le fait pas et ne le fera pas, inutile d’attendre, de réclamer et de s’indigner, faisons-le ! Les carences de la médecine sont autant d’opportunités pour davantage prendre en main notre santé que nous aurions grand tort d’abandonner totalement au système de santé. Les extraordinaires moteurs de recherche du web se chargeront de faire connaître les informations utiles à ceux qui les chercheront, compensant certaines carences organisées de notre médecine. C’est pourquoi j’écris ces textes qui n’intéresseront peut-être pas les bien portants mais rendront service un jour à quelques uns.

Amis cyclistes attention, je ne suis pas le dernier !

En juin 2007 j’avais ouvert ce blog vélo orienté vers les cols et leur ascension. Les événements me contraignent de l’orienter vers le col du fémur ! Je ne suis pas le premier cycliste, ni sans doute le dernier, à qui cette mésaventure arrive et tous les passionnés de vélo qui viendraient sur ce blog pour y lire ces lignes doivent savoir que cela pourrait aussi leur arriver.

En effet vous savez sans doute tous que le brillant et sympathique coureur de la Cofidis David Moncoutié s’est cassé le col du fémur en course, dans le Tour de Romandie le 5 mai 2007 , en glissant sur une route mouillée alors qu’il était en tête de la course. Un an auparavant, en juin 2006, c’était Frédéric Turpin qui se cassait le col dans le Dauphiné après avoir remporté l’étape de la veille. Sur le blog de David Moncoutié, dans son livre d’or, d’autres cyclos plus anonymes témoignent avoir vécu le même accident. J’y ai ajouté le mien ainsi que ma sympathie pour David. Et un autre, après une chute de VTT, et un autre encore en VéloLib’ en raison d’une portière s’ouvrant devant lui inopinément…Aussi solides que soient nos os ce ne sera pas toujours suffisant. Les miens sont solides mais le choc fut violent avec ce dérapage latéral sur le verglas qui projette brutalement au sol par perte total des appuis sur la route alors que je ne roulais pas vite. Et même sans verglas il y a les gravillons dans un virage, les descentes mouillées, les bouses de vaches comme par exemple dans la descente du Tourmalet, après La Mongie, sous les passages couverts où les vaches s’abritent.

Je pense que je serai de nouveau capable de monter des cols en juillet 2009 mais je ne sais pas si je pourrais les descendre ! Du moins en allant plus vite qu’à la montée !!! J’avais intitulé ce blog "Mon premier 7000 en vélo" en anticipant un peu sur ce que je me sentais tout à fait capable de faire, ayant fait 6500 mètres dans la journée en 2006 et alors que j’étais devenu encore plus endurant. Je n’ai pu y parvenir en juillet 2007 en raison du mauvais temps qui m’avait laissé un créneau trop court mais je projetais 7500 mètres pour juillet 2008. Il est fort probable que je ne le fasse jamais mais qu’importe, ce n’est pas l’essentiel, ce n’est plus l’essentiel ! Et la très longue et difficile remonté du col du Fémur vaut bien un 7000 ! Si en 2009 je parviens à faire 4000 mètres en montagne dans la journée ce sera déjà très bien et je serais heureux.

C’est la pratique importante du vélo qui m’a conduit à cet accident mais c’est aussi cette pratique qui a forgé la volonté de remonter la pente une nouvelle fois après l’avoir brutalement descendue. À l’inverse du skieur le cycliste descend pour pouvoir remonter ! Cette fois-ci je suis descendu bien bas, un peu trop bas ! C’est aussi cette pratique cycliste qui m’a donné des os solides : la pression constante du quadriceps pendant les longues et dures montées entretient cette solidité. Si on reste assis pour ne pas prendre de risque les os vont se fragiliser et à 90 ans le col va casser tout seul en marchant à pas comptés dans la cuisine. Autant mourir au combat !

Il n’y a pas que les cycliste, il y a eu aussi le roi des Belges et Jean-Paul Belmondo qui était un adepte modéré du vélo.

À suivre…

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Commentaires
B
Merci Texmex ! On se console comme on peut! J'ai rien perdu, il fait pas beau !!! C'est ce que tout le monde me dit...<br /> <br /> Il y a 4 jours je suis effectivement remonté sur mon vélo posé sur un cylindre disposant d'un serrage magnétique et aussi d'une aide au pédalage. C'est cette dernière option que j'utilise bien sûr, pour ne pas appuyer. C'est beaucoup mieux que l'engin du kiné ! <br /> <br /> Bonne position, gamme utilisable de développements, 14 niveau de dureté, de la descente à la montée...J'en suis à ma quatrième séance de 45 minutes, 315 kcal avec une puissance instantanée moyenne de 114 watts alors que je faisais, à titre de comparaison, des séances de 1h30 à 200 watts pour 1100 kcal. Cela donne une idée du chemin qui reste à parcourir...<br /> <br /> ça se fera...Mais ce sera long...
T
Alors tu en es a combien de kilometres de ton entrainement?<br /> <br /> Ici le vent ferait tomber le meilleur cycliste alors tu es tres bien a l'interieur pour t'entrainer :-)
Mon premier 7000 en vélo
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